Réalités du terrain sur les chantiers

Problème de langue

Vous remarquerez tout le long du séjour que les volontaires locaux parleront souvent à côté de vous leur langue vernaculaire « Dialecte local » entre eux quoiqu’on ait eu à le leur interdire. Parfois ça laisse croire qu’ils parlent de vous ou qu’ils parlent pour que vous ne compreniez ce qu’ils disent. Nous vous rassurons que la plupart du temps ce n’est pas ça, mais plutôt une habitude naturelle qu’ils ont à parler cette langue entre eux même à l’école. C’est un problème crucial qui peut causer de l’isolement des volontaires expatriés.

Nous vous prierons qu’une fois que vous serez face à cette situation, de ne pas vous sentir exclus, mais cherchez plutôt à inverser la tendance en leur parlant le Français. Et vite fait, ils se rappelleront qu’ils sont en erreur. Parlez-en de cela à l’animateur du camp ou même après la lecture des rapports journalier. Toutefois, un volontaire local qui abusera de cette manière de faire sera averti et même décampé selon le cas si cela engendrerait un grand problème.

Vol

Ils arrivent parfois que les volontaires expatriés soient victimes de vol (argent, objets…) sur le site de leur logement au chantier. La plupart des cas, ce sont les enfants ou les personnes extérieures qui ne sont pas membres de l’association qui viennent au logement et que les volontaires laissent entrer dans leurs dortoirs. Nous vous prierons de prendre soin de vos objets de valeur en les mettant dans vos sacs et en les fermant à clé, de ne pas les laisser traîner partout (vous êtes les premiers et derniers responsables de vos effets personnels) Vous pourriez avant de partir au chantier, laisser vos objets de valeur (passeport, liquidité excédentaire, carte de crédit…) à la disposition du bureau exécutif après avoir fait l’inventaire. Vous pourriez librement circuler avec la photocopie de votre passeport.

Problème d’intégration

Il y a certaines dynamiques de groupe qui se reproduisent souvent sur un chantier. Les volontaires arrivent individuellement, c’est parfois la première fois qu’ils partent à l’étranger et qu’ils sont volontaires sur un chantier international. Ils peuvent aussi ne pas être habitués à s’exprimer dans une langue étrangère. Il est donc normal qu’ils soient un peu anxieux, réservés, inquiets, ou même méfiant à l’égard de ce qui se passe. Dans ce cas, il faut chercher à discuter avec l’animateur du chantier ou les autres volontaires etc.….

Au bout de quelques jours, suite à la communication qui s’établit entre les membres du groupe et aux activités conjointes (travailler et vivre ensemble), les individus se sentiront membre d’un groupe. Le groupe du chantier développe alors sa propre identité, à laquelle chaque volontaire contribue. C’est un aspect essentiel du travail volontaire que de dépasser son égoïsme, de respecter les opinions, les pôles d’intérêt et les besoins des autres, et d’agir au profit d’une communauté ou d’une société en général.

Toute une série de jeux a été créée dans le but de réchauffer l’atmosphère. Ces jeux aident les membres du groupe à faire une connaissance afin que le sentiment initial d’être un étranger dans un groupe ne dure pas. Des moments de chants, danses, percussions et jeux sont prévus pour mettre tous les volontaires dans le bain. Normalement, à la fin de la première semaine, les membres du groupe se connaissent tous, ils agissent en tant que groupe et s’y sentent bien.

Consommation de cannabis

La consommation de cannabis est mal vue, et est interdite par les Etats sur toutes nos destinations en Afrique de l’ouest (Togo, Bénin, Ghana, Burkina faso). Toute personne qui fera son utilisation est passible d’une sanction pénale. Nous prierons les fumeurs de cigarettes de ne pas fumer devant les enfants ni devant les personnes âgées ; ni dans les réfectoires, les lieux publics, ni a table lors des repas ou des réunions/séances de travail.

De la même façon, la consommation de cigarette est aussi mal vue mais n’est pas du tout interdite par la loi. Et cette conception de la chose fait surtout que les jeunes ou les mineurs qui fument sont considérés comme des voyous. 
L’usage des stupéfiants, telle que la marijuana, canabis etc est fortement réprimandée par la loi dans nos pays d’intervention. Un volontaire pris en flagrant délit de consommation peut s’attirer de très graves problèmes avec les forces de l’ordre (Notre présence et notre action dans le village n’est donc pas à leur insu ni des autorités administratives du pays.

Une situation de ce genre peut engendrer des problèmes au volontaire en question et aussi l’association qui peut être accusé d’être une association de bandits et plus loin 
(le retrait systématique de l’autorisation et du récépissé bref la fermeture définitive de l’association). Les forces de l’ordre ne sont pas tendres avec les hors la loi. Pour ces diverses raisons l’utilisation de ces produits n’est pas acceptée au sein de l’association JVSI, ni sur nos camps chantiers/missions/stages et autres projets.

Difficultés d’adaptation / isolement

Il existe certaines tendances qui peuvent empêcher le développement positif d’une vie de groupe harmonieuse. Il peut y avoir des individus isolés. Ce peut être le cas d’une personne qui n’est pas habituée à avoir une vie sociale intense, ou qui a des problèmes de langue, ou un handicap qui l’empêche de bien communiquer avec les membres du groupe. Le cas peut aussi se présenter qu’une personne un peu différente des autres (en raison de son milieu social, culturel ou politique) soit laissée à l’écart ou peu aimée.

Le but quasiment de toutes les organisations de volontariat est de travailler à la compréhension internationale et le respect mutuel. Cette personne doit faire un effort de trouver un pôle d’intérêt commun entre lui et le reste du groupe et intégrer des activités en conséquence. Etant donné que le travail tend à être organisé en petits sous-groupes, il y a là un bon moyen d’être mélangé aux gens.

Sous-groupes

Un autre problème fréquemment rencontré sur un chantier/mission provient du fait qu’une nationalité domine, ou que les membres se séparent par groupe de langue, autrement dit un sous-groupe fixe. Comme il est bien sûr toujours plus facile de parler avec des gens qui vous ressemblent (qui viennent du même milieu culturel et parlent la même langue), le chantier peut se scinder en différents groupes espagnol, belge, français, togolais, allemand et anglais. Ce n’est pas négatif tant que ces groupes ont aussi une volonté de communiquer avec les membres des autres nationalités. Chacun doit alors faire un effort d’approcher les volontaires d’une autre nationalité.

Conflits

Partout où des personnes différentes se rencontre, des conflits peuvent naître en raison des différences d’intérêt, manière de voir les choses, de motivations et d’espérances si l’on considère la complexité d’un groupe de 15 personnes (venant des quatre coins du monde), on se rend compte du grand potentiel conflictuel que cela peut représenter. Si des personnes différentes ont des opinions différentes sur des choses comme l’organisation du travail ou des loisirs, tout le monde doit exprimer ses idées et ses sentiments et proposer des intérêts des parties en conflit.

Il ne faut pas avoir peur des conflits, ni les éviter. Un conflit ouvert vaut mieux qu’un conflit caché, car il donne une chance au groupe de trouver une solution, et d’améliorer la situation qui a permis au conflit de se développer. Cependant, il est clair qu’un chantier n’est pas une rencontre ou un lieu pour séances de psychanalyse. Dans un groupe qui n’est rassemblé que pour quelques semaines, il ne faut pas oublier les limites posées par la durée du séjour, et il est souvent mieux de garder à l’esprit l’objectif du bon fonctionnement du chantier et la réalisation de ses objectifs du chantier/mission.

Préjugés envers différentes nationalités

Les préjugés influent sur la façon de penser et le comportement des gens. Il se peut que certains volontaires expriment directement leurs préjugés, d’autres, bien qu’ils en aient, refuseront de les admettre. Surmonter les préjugés est le but des organisations et de volontariat international. Il peut y avoir des caractéristiques nationales dues à des styles de cultures, de religion ou d’éducation. Il faut cependant étudier pendant longtemps des cas concrets avant de tirer des conclusions générales (et non l’inverse).

Et même, les caractéristiques nationales ne sont pas stables, elles changent avec les évolutions sociales et économiques, qui ont une influence sur la structure des comportements des attitudes et des activités. Le meilleur moyen de surmonter les préjugés est d’en prendre consciences, d’essayer de communiquer le plus possible et de coopérer sur la base d’intérêts communs. Il faut donc trouver des intérêts communs sur un chantier, et en faire l’objet d’une communication réciproque.

Différences de concepts moraux

Qui parle de différence des cultures parle de concepts moraux, ou dans les attitudes par rapport aux rôles de l’homme et de la femme varient d’une société à une autre. Cela peut donc poser des problèmes lorsque des personnes venant de pays ou de milieux différents se rencontrent. Il est important de respecter toutes les normes et toutes les valeurs, et de ne pas penser que telle ou telle manière de faire et de penser est supérieure à une autre. Il faut comprendre les systèmes de valeurs en observant les sociétés d’où les gens viennent.

En l’espace de trois semaines, personne ne peut attendre de qui que ce soit de laisser tomber tout ce qu’il a appris et vécu chez lui jusqu’à ce jour. Mais on peut bien sûr apprendre beaucoup sur un chantier, parce qu’on peut observer des attitudes et des manières différentes d’aborder les choses. La différence, c’est une richesse !

Choc culturel

Une personne qui voyage à l’étranger peut souffrir d’un choc culturel. Cela peut par exemple arriver à des volontaires Africains qui vont en Europe, ou à des volontaires Européens qui voyagent en Afrique, etc… Un choc culturel survient lorsqu’une personne non préparée se trouve soudainement environnée par une population et une culture complètement différente de celles auxquelles elle est habituée.

Cela commence par les choses quotidiennes telles que les repas, le climat, la langue, les expressions non verbales, le fait de dormir par terre, les transports (autobus surpeuplés), la différence de végétation, les insectes (mouches, fourmis, moustiques etc..). Si toutes ces petites choses s’accumulent, la personne peut réagir physiquement et psychologiquement à leur encontre. Les symptômes d’un choc culturel, qui se développe normalement sur une durée de temps plus longue que celle d’un chantier.

Symptômes présentés généralement par les personnes atteintes du choc culturel :

·         Mal du pays

·         Irritabilité, colère

·         Ennui, goût de rien

·         Isolement, ou contacts seulement avec les internationaux

·         Hostilité envers les habitants et la culture du pays d’adoption (langue, musique, coutumes)

·         Fierté exagérée de sa culture

·         Sommeil excessif et surconsommation alimentaire

·         Refus de s’intégrer à la communauté

·         Tension et conflits dans le milieu

·         Dépression, crises de larmes inexplicables

·         Maux d’ordre physique (psychosomatiques)

Durant un séjour solidaire il y a généralement au début une période d’enthousiasme et d’euphorie. La personne communique intensément avec les gens du pays ou de sa propre nationalité, goûte les plats locaux, visite de nombreux endroits. Son attitude envers le pays qu’elle visite est extrêmement favorable, elle peut même affirmer que tout y est mieux que dans son propre pays.

Cette phase d’enthousiasme est suivie d’une longue période de déprime et de frustration. La personne recherche alors le contact des gens de son pays d’origine, semble introverti, solitaire, devient commère, isolée. Elle commence à avoir des préjugés contre le pays où elle se trouve, et son opinion générale à l’égard de ce dernier et de sa population peut être négative et agressive.

Les organisations de volontariat qui organisent des échanges avec des pays étrangers, des responsables de chantiers et des volontaires doivent connaître ce risque et ce phénomène assez fréquent de choc culturel. Il est évident qu’une personne qui en souffre ne soit pas en mesure de développer un esprit de compréhension internationale et de respect mutuel. On peut éviter un choc culturel ou en limiter les effets en se préparant intensément 
(en se renseignant sur le pays que l’on va visiter, en rencontrant des personnes originaires de ce pays, etc..) et en se familiarisant peu à peu à cette nouvelle culture.

Ainsi, un volontaire Africain qui arrive en Europe pourrait d’abord vivre quelques jours avec des Africains qui vivent en France/Belgique/Suisse/Allemagne ou ailleurs. IL restera environné par des expressions culturelles auxquelles il est habitué, et pourra en même temps s’initier à la façon de vivre des français. En outre, les Africains qui vivent en Europe peuvent aider à comprendre certaines habitudes inconnues ou étranges. Et au bout de quelque temps, le volontaire pourra partir sur un chantier.

Un choc culturel peut facilement se produire lorsqu’un volontaire est emmené de l’aéroport à son lieu de son premier logement, à un village d’une zone rurale où les conditions de vie sont considérées difficiles même par la population urbaine du pays. Il est très important de communiquer, le meilleur moyen d’aider un étranger à s’intégrer à un groupe est d’avoir de bonnes relations avec lui, de parler de ses difficultés et de développer une amitié. Etant donné qu’un choc culturel peut se produire au cours d’un chantier, ce cadre peut être l’un des meilleurs moyens de se familiariser avec un pays inconnu car il offre la possibilité de s’y faire des amis.

NB : Il faut noter aussi que certains volontaires font face à un nouveau choc culturel au retour dans leur pays d’origine.

Compréhension interculturelle

La plupart des organisations de volontariat existantes ont été fondées après une guerre, en réaction aux combats, à l’hostilité et à la destruction. L’idée était que si des gens venant de pays différents vivaient et travaillaient ensemble au bénéfice d’un intérêt communautaire, cela contribuerait à la compréhension internationale. On espérait qu’en étant amené à mieux se connaître, on pourrait faire diminuer les préjugés, et les « images d’ennemis » disparaîtraient. A long terme, cette évolution contribuerait à la paix et à la compréhension mutuelle entre les nations. Bien sûr, il ne faut pas en espérer trop sur un chantier qui dure trois semaines.

La compréhension interculturelle signifie que, grâce à la possibilité de vivre et de travailler ensemble, des personnes des cultures différentes communiquent entre elles (par l’intermédiaire d’une langue commune ou en travaillant ensemble), et peuvent en apprendre plus les unes sur les autres. Ainsi, les volontaires apprennent d’abord sur eux-mêmes, car ils deviennent conscients du fait qu’ils ont certaines façons d’approcher les choses qui ne sont pas remises en question dans leurs pays mais qui semblent étranges à des personnes d’autres nationalités, et ils apprennent aussi à connaître les autres.



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